Pendant plusieurs générations, les Jarry furent de prospères cultivateurs des paroisses Saint-Laurent et du Sault-au-Récollet, dans la partie nord de l’île de Montréal. Au début du XXe siècle, l’une des familles Jarry quitte la côte Saint-Michel, où elle possède de nombreuses terres, pour s’installer au Mile End et à Outremont. Sa trajectoire illustre bien l’ampleur des changements en cours pendant cette période de forte croissance urbaine, que ce soit l’accès à la notabilité, l’émergence des nouvelles banlieues et la fin de la vocation agricole d’un ancien territoire rural.
Maxime Jarry père (1841-1921) est issu d’une des familles fondatrices de la paroisse Saint-Laurent, les Bleignier dit Jarry[1] : ses aïeux y sont cultivateurs depuis plusieurs générations. Le 4 février 1868, il épouse Marie-Louise Lecavalier, alors âgée de 18 ans, qui réside dans la paroisse voisine du Sault-au-Récollet. Après leur union, le couple emménage dans une ferme de cette paroisse : elle est située de part et d’autre du chemin de la Côte-Saint-Michel, juste à l’est de la montée Saint-Michel, c’est-à-dire la rue Jarry Est et le boulevard Saint-Michel aujourd’hui[2]. D’une superficie totale d’environ 93 arpents, c’est surtout une ferme maraîchère qui alimente la ville en fruits et légumes, particulièrement les pommes de terre. Maxime et Marie-Louise y auront sept enfants : Marie-Louise (1869-?), Georgiana (1870-1946), Maxime fils (1871-1927), Bernadette (1874-1941), Joseph-Adélard (1875-1924), Albert (1877-1910) et Anna (1880-1962)[3].
L’exploitation est prospère puisque, le 15 août 1877, Maxime l’agrandit : il acquiert une autre ferme, située du côté sud du chemin de la Côte-Saint-Michel, « avec maison de pierre, grange et autres bâtiments », pour la somme de 9000 $[4]. Les recensements indiquent aussi que la famille dispose de domestiques qui vivent sur place : un adolescent et une jeune femme. On peut penser qu’ils sont employés aux travaux agricoles et ménagers. Maxime devient également un notable de la municipalité de Saint-Léonard de Port-Maurice, lorsque celle-ci se détache du Sault-au-Récollet, en avril 1886 : il y est tour à tour élu conseiller municipal, commissaire d’école et marguiller.
Parmi les trois fils Jarry, c’est le benjamin, Albert, qui semble le plus disposé à prendre la relève : il gagne à plusieurs reprises des prix de la Société d’agriculture du comté d’Hochelaga. Par exemple, celui de meilleur jeune laboureur, du meilleur attelage et de la meilleure paire de chevaux, ou encore pour les terres les mieux entretenues et pour le plus beau demi-arpent de tomates. Lorsque Albert épouse Florida Jodoin, le 28 janvier 1902, on n’est donc pas surpris d’apprendre que Maxime leur offre la ferme achetée en 1877 comme cadeau de mariage. Il s’agit aussi d’assurer ses vieux jours, puisque le contrat de mariage prévoit qu’en échange, Albert versera une rente viagère annuelle de 300 $ à ses parents. Maxime et son épouse Marie-Louise obtiennent aussi le droit « d’aller et venir à leur guise » sur la propriété, ainsi que « la jouissance à vie de trois appartements situées au rez-de-chaussée de la maison de pierres, […] et de celle du petit verger situé derrière la grange. »
Bien que, contrairement à son jeune frère, on ne retrouve que rarement le nom de l’aîné, Maxime fils, parmi les lauréats des concours de la société d’agriculture, il commence lui aussi sa carrière comme cultivateur. Pourtant, même s’il a épousé Zélia Pigeon le 13 février 1893, ce n’est que le 30 avril 1904 que son père lui vend son autre ferme de la côte Saint-Michel. La transaction est conclue pour 10 000 $, moins une somme de 4000 $ donnée à son fils comme cadeau de mariage. Auparavant, Maxime fils exploitait probablement déjà cette ferme comme locataire, puisque le recensement de 1901 indique qu’il y vit avec sa femme, ses trois filles et deux employés, tandis que son père et sa mère vivent dans une autre maison située à proximité – sans doute celle donnée à Albert en 1902 – en compagnie des deux enfants qui restent encore avec eux, soit Albert et Joseph-Adélard.
Quoi qu’il en soit, Maxime fils va bientôt renoncer à son métier de cultivateur. Le 21 septembre 1908, il loue sa ferme pour cinq ans à George Catafort et Alcidas Proulx, deux cultivateurs de la paroisse de Saint-Placide, du comté de Deux-Montagnes. La transaction est conclue en échange d’un loyer annuel de 600 $ pour les trois premières années et de 650 $ pour les deux années suivantes. Le bail prévoit également que, s’il est renouvelé pour cinq autres années, le loyer passera à 700 $. Maxime fils s’apprête en effet à déménager en ville, plus précisément à Ville Saint-Louis, une nouvelle banlieue alors en pleine croissance. Tout indique qu’il a décidé d’investir dans l’immobilier, puisque le 17 avril 1909, il achète deux lots à bâtir, situés sur les anciens terrains de l’Exposition provinciale, pour la somme de 2266 $. Le 8 mai suivant, il hypothèque sa ferme de la côte Saint-Michel à hauteur de 5000 $, tandis que le 8 octobre, il emprunte 3700 $ au Crédit foncier franco-canadien[5].
L’histoire des Jarry au Mile End – et celle de la taverne située au rez-de-chaussée d’un de leurs triplex – est racontée dans cet article : Un établissement iconique du Mile End : la taverne de la veuve Wilson.
En agissant ainsi, Maxime fils veut probablement imiter son jeune frère Joseph-Adélard. Après des études classiques, d’abord au Collège de Saint-Laurent et ensuite au Collège de Montréal, il entre à la Faculté de droit de l’Université Laval à Montréal. Une fois son diplôme obtenu, Joseph-Adélard gravit rapidement les échelons de la société montréalaise : son admission au Barreau, en 1903, fait l’objet d’une fête qui défraie la chronique mondaine[6] ; en 1905, il épouse Berthe Vallières, la fille d’un influent échevin montréalais[7] ; et l’année suivante, il devient avocat à la Ville de Montréal où il terminera sa carrière comme chef du contentieux[8].
De telles fonctions n’empêchent pas Joseph-Adélard de spéculer sur l’urbanisation du Plateau Mont-Royal alors en plein boom immobilier : entre 1906 et 1909, selon la revue Le Prix courant, lui et son épouse achètent des dizaines de lots à bâtir pour y vendre ensuite des maisons nouvellement construites. En 1909, il confie à l’architecte Joseph Sawyer la conception des Appartements Outremont[9], un immeuble destiné aux classes fortunées, situé sur le boulevard Saint-Joseph récemment ouvert, entre l’avenue Querbes et la rue Hutchison. En 1910, associé au promoteur Joseph Clavette, il se lance dans un projet encore plus ambitieux, lorsqu’il commande au célèbre architecte Dalbé Viau les plans de deux édifices d’appartements de prestige, les Mount Royal et Mountain View[10] toujours boulevard Saint-Joseph, cette fois entre la rue Hutchison et l’avenue du Parc.
En plus de sa carrière d’avocat et de promoteur immobilier, Joseph-Adélard continue à s’intéresser aux affaires agricoles et à celles de sa famille : ainsi, entre 1904 et 1907, il est secrétaire-trésorier de la Société d’agriculture du comté d’Hochelaga. De plus, le 24 janvier 1907, il se porte acquéreur, lors d’un encan judiciaire, d’une terre située entre les deux fermes familiales, et qui faisait l’objet d’un litige de longue date entre plusieurs créanciers. Le 2 janvier 1909, Joseph-Adélard vend ensuite la moitié indivise de cette terre à son frère Albert qui peut ainsi agrandir son exploitation. Grâce à cette acquisition, la famille possède maintenant trois fermes contiguës situées du côté sud du chemin de la Côte-Saint-Michel : elles vont de l’actuelle rue Jarry jusqu’à la rue Bélanger.
Mais, l’année suivante, une tragédie frappe les Jarry. Le 21 octobre 1910, Albert reçoit à son domicile le notaire Édouard-Rivard Dufresne pour recueillir ses dernières volontés : il va décéder de la fièvre typhoïde le 11 novembre suivant. Âgé de seulement 33 ans, il laisse dans le deuil son épouse et quatre enfants en bas âge. Dans son testament, Albert donne à sa veuve l’usufruit – et non la propriété – de ses biens « sa vie durant ou jusqu’à son remariage ». Advenant qu’elle se remarie, ce sont ses enfants et petits-enfants qui bénéficieront de l’usufruit. De plus, Albert nomme son père Maxime et son frère Joseph-Adélard ses exécuteurs testamentaires, avec « les droits les plus étendus pour aliéner, échanger, hypothéquer, vendre ses possessions. »
Fort de ces pouvoirs, Joseph-Adélard ne tarde pas à passer à l’action. Est-ce parce qu’il a compris que la vocation agricole de sa famille est terminée, faute de relève ? Est-ce parce qu’il anticipe que le caractère rural de la côte Saint-Michel tire à sa fin ? Peut-être un peu des deux… Toujours est-il qu’au cours de ce même automne 1910, il offre les fermes familiales situées du côté sud de la côte Saint-Michel à une société nouvellement formée, la Compagnie de l’Exposition industrielle. Elle a été créée par un groupe d’hommes d’affaires et de politiciens montréalais qui veulent lancer une exposition annuelle permanente, sur le modèle de celles qui existent déjà à Québec, Toronto, et Vancouver. Grâce aux promesses de subventions des gouvernements fédéral, provincial et municipal, les promoteurs ont lancé un appel d’offres pour trouver un site. Après plusieurs rondes d’élimination trois terrains restent en lice : la Ville de Maisonneuve offre l’emplacement du futur parc éponyme, les courtiers immobiliers Howard & Finlay proposent « le haut de l’avenue du Parc » (c’est-à-dire une bonne partie du futur quartier de Parc-Extension), et le journal La Patrie se fait le champion des « terrains de la côte Saint-Michel », soit, pour l’essentiel, les fermes Jarry.
Le choix final fait l’objet d’âpres débats. La Patrie fait valoir que le site de la côte Saint-Michel, offert à 800 $ l’arpent, est le moins cher, alors que Maisonneuve coûterait 3000 $ l’arpent et l’avenue du Parc 1500 $ l’arpent. De plus, il est le plus facile à assainir, car il contient déjà un cours d’eau homologué qui peut agir comme égout naturel. Finalement, conclut le journal, il suffirait de déplacer la ligne de tramways existante de la rue Masson vers la rue Bélanger (la limite sud des fermes), ce qui n’impliquerait pas de coûteux travaux de tunnels sous les voies ferrées comme pour les deux autres sites. La Presse, qui favorisait un site écarté à Longue-Pointe, réplique que l’emplacement de la côte Saint-Michel « est encore si privé de communications, qu’un directeur qui voulut l’autre jour s’y transporter en voiture dut revenir à pied ayant démoli son attelage[11]. » Quoi qu’il en soit, profondément divisés, les promoteurs de l’exposition s’avèrent incapables de choisir un site et tout le projet tombe à l’eau au cours du printemps 1911.
Cet échec fait probablement l’affaire de Joseph-Adélard, car un autre acheteur s’est manifesté entretemps. L’affaire se déroule en trois temps :
- Le 28 mars 1911, devant le notaire Dufresne et en compagnie de son père, il renonce à son rôle d’exécuteur testamentaire. Tout de suite après, il se porte acquéreur de la ferme de son frère décédé, ainsi que de la moitié indivise de la ferme voisine qu’il lui avait cédée en 1909.
- Le 31 juillet 1911, Joseph-Adélard se rend de nouveau chez le notaire Dufresne : il commence par acheter à Zotique Gagnon, pour la somme de 60 000 $, la ferme voisine de la sienne du côté ouest, soit celle qui longe la montée (boulevard) Saint-Michel, adjacente au noyau villageois d’alors.
- Toujours devant le notaire Dufresne et le même jour, il la revend aussitôt à la Ross Realty, un important promoteur foncier montréalais de la première moitié du XXe siècle, engrangeant ainsi un profit instantané de 5230 $. La Ross Realty lui achète également trois des fermes familiales, soit celles acquises en mars de la succession de son frère décédé et la partie sud de la ferme appartenant à son frère ainé, Maxime fils. Le total des quatre transactions s’établit à 229 182 $, une somme considérable alors.
Même si les actes ne sont signés que le 31 juillet, l’affaire était déjà conclue, puisque La Patrie avait commenté ainsi le marché une semaine plus tôt : « Ces quatre fermes avaient été offertes, il y a quelques mois, à la Compagnie d’Exposition, qui fut toutefois incapable […] de choisir entre les diverses propriétés qui lui étaient proposées. Le prix payé par la Ross Realty est d’environ 12 000 $ plus élevé que le prix alors demandé à la Compagnie d’Exposition[12]. » La transaction lève également le voile sur d’autres problèmes de la famille Jarry et, probablement, sur l’une des raisons pour lesquelles Maxime fils a abandonné la carrière de cultivateur. En effet, c’est Joseph-Adélard qui vend la ferme de son frère, en tant que son tuteur. Car, à la suite d’une ordonnance de la Cour supérieure, Maxime fils est « interdit pour ivrognerie d’habitude » depuis le 2 novembre 1909, soit l’année même où il a déménagé en ville. De plus, il s’agit d’une vente en justice, et les profits doivent servir à rembourser ses créanciers en tout premier lieu. Visiblement, la carrière de promoteur immobilier de Maxime fils n’a pas eu le même succès que celui de son frère…[13]
Au terme de toutes ces transactions, la famille Jarry s’est départie de ses terres de la côte Saint-Michel, à l’exception du lot 360, celui situé du côté nord de la route. Maxime Jarry père, maintenant retraité, et son épouse Marie-Louise déménagent alors en ville : d’abord à Outremont, au 243 avenue Querbes, et ensuite dans l’un des appartements de l’un des triplex de son fils Maxime, avenue Laurier Ouest. Maxime père y décède le 7 janvier 1921 à l’âge de 76 ans. Cette même année, Joseph-Adélard se voit forcé d’abandonner ses fonctions d’avocat en chef de la Ville de Montréal, en raison « d’un mal qui ne pardonne pas. » Il meurt le 18 novembre 1924, âgé de 49 ans, « des suites d’une très longue maladie[14] ». Lorsque Maxime fils décède à son tour, le 25 mai 1927 à l’âge de 56 ans, on apprend qu’il était encore une fois sous le coup d’une interdiction de capacité légale depuis le 24 janvier 1922. Cette fois, c’est son épouse, Zélia Pigeon, qui est sa curatrice[15].
En dépit de ses déboires, Maxime fils est loin d’être ruiné. Au moment de la liquidation de sa succession, le 5 septembre 1929, ses actifs s’élèvent à 86 500 $, en incluant ses deux triplex de l’avenue Laurier et la terre restante de la côte Saint-Michel (le lot 360). Dans ce dernier cas, c’est Joseph Dumont, l’époux de sa fille Alice, qui en fait l’acquisition, pour la somme de 4300 $, lors du partage des biens immobiliers entre les héritiers[16]. Le couple s’y fera construire une maison, située au 3733 chemin Saint-Michel (rue Jarry), qui leur servira de résidence jusque vers la fin des années 1930.
Le 20 juillet 1943, Joseph Dumont vend la maison du 3733 chemin Saint-Michel, ainsi que la terre située à l’arrière, à Charles Marquette pour la somme de 17 500 $ payés comptant. En réalité, Charles Marquette sert de prête-nom à la National Quarries (la future carrière Francon) voisine qui veut s’agrandir : une semaine plus tard, il revend le tout – ainsi que d’autres lots adjacents – à cette compagnie, au même prix et aux mêmes conditions. Détail non négligeable, Charles Marquette est fonctionnaire au Département de la voirie provinciale, un des principaux clients de la National Quarries ! Quant au couple Dumont-Jarry, il déménage à Notre-Dame-de-Grâce, mettant ainsi fin aux liens entre la famille Jarry et la côte Saint-Michel. Il a aussi fait l’acquisition d’un chalet au Lac-des-Îles, dans les Laurentides, un environnement nettement plus bucolique que celui de l’envahissante carrière…
De son côté, la Ross Realty s’est associée à la firme d’ingénieurs Béique et Charton, en 1912, pour lotir les fermes Jarry sous le nom de « Shaughnessy Park ». Le plan, inspiré du mouvement des cités-jardins, prévoit de paisibles petites rues résidentielles disposées autour d’un parc octogonal central. Les deux guerres mondiales et la Grande Crise économique des années 1930 vont cependant faire en sorte qu’il faudra attendre plusieurs décennies avant que le secteur ne soit complètement développé. De plus, la construction du boulevard Métropolitain, à partir de 1959, séparera de façon irrémédiable les parties nord et sud des anciennes fermes. En dépit de cela, la municipalité de Saint-Michel (créée en 1912 et annexée par Montréal en 1968) va largement respecter, au cours des années 1950-1960, le plan de lotissement de 1912. C’est la raison pour laquelle le centre civique de Saint-Michel, avec son hôtel de ville, sa bibliothèque, son école secondaire et ses installations sportives a été érigé dans le parc octogonal – François-Perrault aujourd’hui – soit au cœur de l’ancien domaine des Jarry.
Recherche et rédaction : Yves Desjardins, avril 2024.
Révision : Justin Bur et Jean-Claude Robert.
Outre les sources mentionnées, cet article s’appuie sur les recensements fédéraux de 1871 à 1921 et sur les actes de vente, baux et testaments notariés conservés par le Registre foncier du Québec.
[1] C’est le frère cadet de Maxime Jarry, Stanislas (1843-1901), qui a inscrit le premier tronçon de la rue Jarry en 1900 sur un plan de lotissement de sa terre. Quant au parc Jarry (aménagé sur un terrain acquis de la famille Bagg), son nom est dû à Raoul Jarry (1885-1930), fils de Stanislas, échevin du quartier Villeray de 1921 à 1930 et membre du comité exécutif de la ville.
[2] On ne sait pas exactement à quelles conditions Maxime Jarry fit l’acquisition de la ferme, car le premier acte notarié retracé, lorsqu’il la cède à son fils en 1904, se contente de mentionner qu’il en est le propriétaire « suivant de bons titres ». Il est cependant fort possible qu’elle appartînt déjà à sa famille ou à celle de son épouse, et que la transaction faisait partie de leur contrat de mariage, puisque c’est ainsi que Maxime procédera avec ses propres fils. D’autant plus que plusieurs branches des Jarry de Saint-Laurent avaient déjà tissé des liens matrimoniaux avec des familles d’agriculteurs du Sault-au-Récollet. Ainsi, le père de Maxime, François Bleignier dit Jarry, cultivateur de la paroisse Saint-Laurent, a lui-même épousé, le 13 juin 1826, Marguerite Corbeil, la fille d’un cultivateur du Sault-au-Récollet, et a acquis des terres dans cette paroisse.
[3] Marie-Louise est probablement décédée en bas âge, car elle est absente du recensement de 1881, et elle n’a laissé aucune autre trace.
[4] Une partie de cette terre est exploitée en carrières, puisque Maxime Jarry s’engage dans l’acte de vente signé avec Pierre Corbeil à respecter les baux détenus par deux carriers jusqu’à leur terme, en échange de la perception des loyers.
[5] « Prêts et obligations hypothécaires », Le Prix courant, 14 mai et 15 octobre 1909, p. 44 et 48.
[6] « Joyeuse fête », Le Rappel, 22 février 1903, p. 3. Au nombre des invités, on remarque un député provincial et le maire de la municipalité de De Lorimier.
[7] Également commerçant et homme d’affaires, S. D. Vallières a été président du Comité des finances de la Ville de Montréal, ainsi que de celui de la voirie.
[8] « Jos.-Adélard Jarry, C.R. », Biographies canadiennes-françaises, 1922, p. 424.
[9] « Contrats donnés », Le Prix courant, 11 juin 1909. Joseph Sawyer concevra également la luxueuse résidence de J.-A. Jarry, située chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à l’intersection de l’avenue Glencoe : http://dictionaryofarchitectsincanada.org/node/2448
[10] « L’enquête sur l’incendie du Mountain View », Le Devoir, 4 mai 1911, p. 3. L’édifice, pourtant réputé ignifuge, avait été détruit par un incendie, peu après son ouverture, en avril 1911. Il sera reconstruit avec un étage en moins.
[11] « Le site de l’exposition », La Patrie, 16 janvier 1911, p. 1 ; « La marche de l’exposition », La Presse, 31 janvier 1911, p. 15.
[12] « Quatre fermes vendues à la Côte Saint-Michel », La Patrie, lundi 24 juillet 1911, p. 12. On peut se demander pourquoi la Ross Realty a accepté de payer une prime de plus de 5000 $, plutôt que d’acheter directement la ferme de son propriétaire. Une hypothèse, c’est que celui-ci était prêt à négocier avec des voisins de longue date mais pas avec des étrangers.
[13] L’acte précise que Joseph-Adélard est autorisé à procéder à la vente, car aucun enchérisseur ne s’est présenté lors de l’encan judiciaire tenu au Palais de justice le 13 juillet précédent. L’acte de vente mentionne aussi que Maxime fils est « voiturier », alors qu’il se disait « constructeur de maisons » lors du recensement tenu la même année.
[14] « Le décès de Me J.-A. Jarry », La Presse, 19 novembre 1924, p. 13.
[15] Je n’ai pu déterminer si Zélia prend alors la relève de son beau-frère Joseph-Adélard en raison de sa maladie.
[16] Pour plus de détails sur le partage de son patrimoine, voir l’article sur la Taverne de la veuve Wilson. Les autres actifs consistent en des prêts hypothécaires privés consentis par le notaire Joseph-Édouard Jeannotte qui gère la succession. On remarque notamment un prêt de 15 000 $ au Dr Louis de Lotbinière Harwood, un gynécologue renommé, également doyen de l’Université de Montréal (voir : http://www.biographi.ca/fr/bio/harwood_louis_de_lotbiniere_16F.html).