Les maisons Lorge


Les maisons Lorge, mars 2020 [photo Marjolaine Poirier]

Une paire de maisons jumelées revêtues de brique rouge (peinte en jaune), avec un toit en mansarde coiffé d’une tourelle, sises en retrait de la pittoresque rue de Grand-Pré : cela ne manque pas d’attirer la curiosité. Exceptionnelles tout au long de leur existence, ces maisons arrivent en 2024 à leur 150e anniversaire. Quelle est leur histoire?

Les maisons Lorge, 4660–4664 rue de Grand-Pré, sont la réalisation unique d’un projet de lotissement de 1874, sur un grand champ situé dans le village du Coteau Saint-Louis, non loin du centre villageois. Le très ancien chemin de Saint-Michel, ou des Tanneries, qui devient vers 1875 la rue des Carrières (actuelles rues Gilford et Berri), s’élance en diagonale à travers les terres entre le hameau des Tanneries-des-Bélair (avenues du Mont-Royal et Henri-Julien) et le centre du village autour des actuels édicules de la station de métro Laurier. Aucun édifice de ce paysage rural n’existe aujourd’hui, à part un très petit nombre de maisons anciennes de la rue Berri. Les maisons Lorge sont un témoin précoce de son urbanisation subséquente.

Corneille Lorge (né à Bruxelles en 1821, mort à Montréal en 1894), chapelier, quitte la Belgique en 1840 à l’âge de 19 ans avec son amoureuse, Sophie Paquet, pour s’installer en Amérique. À New York, il anglicise son prénom, qui devient Cornelius. Arrivée à Montréal en 1852[1], la famille s’installe au faubourg Saint-Laurent. La boutique de chapeaux Lorge se trouve depuis 1856 sur la rue Saint-Laurent, juste au nord de Craig (Saint-Antoine); elle y demeure jusqu’à sa fermeture en 1911. Le couple Lorge–Paquet se marie en bonne et due forme à l’église Notre-Dame en février 1856, reconnaissant à l’occasion leurs quatre enfants Anne, Jean-Baptiste, Marie et Rachel.

Il y a très peu de Belges au Canada dans les années 1850. Les Lorge entretiennent néanmoins leurs racines belges : deux des trois filles Lorge épouseront des Belges à Montréal, et le fils affirmera plus tard dans ses biographies qu’il est né à Bruxelles, même si c’était probablement à New York. Plus important pour les affaires, cependant, la boutique Lorge pourra se vanter d’offrir aux Montréalais les nouveautés de la mode européenne – surtout française[2] !

La boutique Lorge & Co., au 21 rue Saint-Laurent (adresse entre 1862 et 1905), devenue le 923 boul. Saint-Laurent. Carte postale, 1904 ou 1905, BAnQ, coll. Pierre Monette.
Inclus dans le corridor d’expropriation de l’autoroute Ville-Marie en 1965, le terrain est acquis par le ministère de la Voirie en 1969; situé en marge de la tranchée autoroutière, il demeure en friche depuis plus d’un demi-siècle.

Vingt ans après sa fondation, la boutique de chapeaux est inscrite en 1872 sous la nouvelle raison sociale de C. Lorge & Co. Cela annonce le début de la transition entre Corneille et son fils Jean-Baptiste, qui se trouve seul aux commandes vers 1875. Corneille se tourne alors vers le développement immobilier, un domaine qui l’intéressait depuis quelques années déjà.

Entre 1863 et 1870, Corneille Lorge et Sophie Paquet accumulent une série de petites propriétés foncières dans le but de devenir rentiers. Ils acquièrent ainsi deux lots avec des maisons à louer dans le faubourg Saint-Laurent, et une petite terre rurale au Coteau Saint-Louis, s’étendant entre le chemin des Tanneries et la rue Saint-Louis (Laurier). Toujours en évitant de s’endetter, Lorge achète cette terre, un lopin à la fois, par neuf transactions s’étalant entre septembre 1867 et mars 1870. Le couple s’y installe en 1870 dans une vieille maison le long du chemin, la seule sur le terrain (démolie vers 1899). Le gros de la terre est initialement loué à un agriculteur, tandis que du côté nord, rue Saint-Louis, les Lorge font construire une maison semi-détachée à louer.

Lotissement de la propriété Lorge, 11 mai 1874, dessiné par l’arpenteur André-William Lippé
[ANQ-M CA601,S171,SS1,SSS2,D3-3-7]

En mai 1874, la famille Lorge accomplit son grand geste d’urbanisme. L’arpenteur André-William Lippé dessine un lotissement[3] de presque tout le terrain, traversé par la rue Lorge et croisé par le futur boulevard Saint-Joseph (un tout nouveau projet), prévoyant 88 lots pour des maisons en rangée jumelées. Pourquoi à ce moment? C’est l’année de tous les espoirs pour une poussée d’urbanisation au village, avec la mise en place du tramway hippomobile sur Saint-Denis jusqu’à Mont-Royal (à quelques pas de chez Lorge) en plus des rumeurs selon lesquelles le nouveau chemin de fer vers les Laurentides aurait son terminus avenue du Mont-Royal[4] (également à quelques pas de chez Lorge). Plusieurs promoteurs ont lancé des projets de développement au Coteau Saint-Louis en 1874–1875 avant que la bulle éclate, les espoirs envolés; le développement urbain à grande échelle se fera surtout à partir de 1895.

Sur deux lots jumelés donnant sur le côté ouest de la rue Lorge, juste au nord de la rue des Carrières, une paire de maisons semi-détachées en brique est construite en 1874[5]. Avec un toit en mansarde et un pavillon central, l’ensemble affiche son appartenance au style Second Empire. Ce style d’origine française était au goût du jour à Montréal[6], ce qui le rendait sans doute incontournable pour Corneille Lorge. Les maisons n’ont qu’un étage principal, exhaussé de deux mètres. Chacune des maisons est accessible par un court escalier, du côté excentré, donnant sur un porche. Ce n’est pas tout : les combles d’un toit en mansarde sont habitables, tandis que le demi-sous-sol en pierre calcaire fournit un grand espace pour la cuisine et l’appartement de la domestique – ou sinon pour un logement secondaire. Ce sont donc de vraies maisons bourgeoises, dignes de la rue Saint-Denis ou Sainte-Famille en ville (façade de pierre grise en moins), transplantées au milieu des champs. Ou encore, pour faire une comparaison entre égaux, si on fait abstraction de la porte-cochère et de la tourelle, ces maisons ont beaucoup en commun (matériaux, style, dimensions) avec leurs contemporaines du côté ouest de la rue Drolet, ou du côté est de l’avenue Laval, entre Roy et Duluth, sur le lotissement « Ferme Comte ».

Concernant l’architecte des maisons, on peut seulement faire une hypothèse basée sur la proximité stylistique et géographique. Après avoir pratiqué l’architecture pendant une quinzaine d’années, Michel Laurent (1834–1891)[7] est devenu en 1872, en collaboration avec Sévère Rivard, Gustave-Adolphe Drolet et Ferdinand David, promoteur du « Ferme Comte », s’étendant entre la rue Roy et l’avenue du Mont-Royal, dans l’axe et à l’ouest de la rue Saint-Denis. Laurent est vraisemblablement l’architecte des maisons en rangée de la rue Drolet qu’on vient de mentionner, ainsi que de la résidence de Drolet, la Villa Pia construite en 1875 au coin sud-ouest des rues Saint-Denis et Rachel (démolie 1928)[8]. Sa propre maison de 1867 (dont la jumelle appartenait à Ferdinand David), rue Saint-Denis au sud de la rue Ontario, abrite aujourd’hui le Resto Végo. Laurent était un adepte du style Second Empire et ne manquait pas l’occasion d’incorporer une tourelle centrale dans ses résidences. C’est donc un candidat pour les maisons Lorge – sans qu’on puisse en avoir la certitude.

Selon le plan de lotissement, plusieurs paires de maisons semblables devaient former une longue rangée, chaque paire percée par une porte cochère traversant le bâtiment sous la tour, donnant accès à la cour arrière (aucune ruelle n’était prévue et la rue Drolet n’existait pas) où se trouvaient les hangars nécessaires à l’entreposage du bois de chauffage, et probablement les latrines dans les premières années; les égouts ont tardé à arriver au Coteau Saint-Louis. La rue Lorge allait passer juste devant les escaliers laissant un petit jardin avant. La même chose devait se répéter de l’autre côté de la rue. Dans les faits, la rue Lorge n’a jamais dépassé le mur nord des maisons, et même ce petit bout est devenu, environ 25 ans plus tard, leur cour avant.

Les deux maisons sont louées à partir de mai 1875 à des commis. Les locataires sont inscrits à l’annuaire Lovell de 1875, section des banlieues, aux adresses 1 et 2 rue Lorge[9]. Par la suite elles seront rarement vacantes et sans doute appréciées par leurs occupants. Mais le reste du projet de lotissement tombe à l’eau, au moment où la famille Lorge entame une quinzaine d’années difficiles.

Sophie Paquet meurt en décembre 1876. Corneille se remarie avec sa jeune nièce récemment arrivée de Belgique. À partir de 1880 ou 1881, la maison de droite (l’actuel 4664 de Grand-Pré) n’est plus louée, mais occupée par Corneille et sa jeune épouse avec sa fille Anne. Anne et son mari François-Xavier Déom, confiseur belge devenu agent de collection, y habitent sans interruption de 1886 à 1897.

À partir de 1878, les taxes municipales ne sont plus payées régulièrement. Des fragments de la terre sont saisis et vendus en 1883 par la municipalité (récupérés plus tard par la famille). Mais avec l’urbanisation qui se poursuit, les taxes augmentent et des cotisations spéciales s’ajoutent pour la construction d’égouts. François-Xavier Déom paie de nombreuses dépenses de sa poche concernant les propriétés Lorge.

Fin mai 1890, un mois et demi après la mort de sa jeune épouse, Corneille se remet aux soins de ses enfants. Il meurt à son tour le 9 mai 1894, toujours dans la maison de droite.

Pour payer les arrérages de taxes et pouvoir partager leur héritage, les enfants Lorge décident de liquider le patrimoine au moyen d’une vente aux enchères sous l’autorité de la justice en décembre 1896[10]. Les acheteurs sont les cousins Léonidas (1849–1913) et Joseph-Octave (1836–1901) Villeneuve, marchands et politiciens, et Édouard D. Roy (1853–1906), agent immobilier, qui procèdent rapidement à la confection d’un nouveau plan de lotissement dessiné par Joseph-Émile Vanier[11].

Plan d’assurance-incendie, vol 5 pl 281, 1911 (extrait) [BAnQ], montrant la porte cochère et les hangars d’origine qui encombrent l’emprise élargie de la rue Drolet.

La rue Drolet est depuis quelques années envisagée le long de la limite ouest de la propriété; à cette fin le nouveau plan réserve 18 pieds de terrain, et déplace la rue centrale du lotissement de 18 pieds vers l’est. En conséquence, les maisons Lorge, implantées selon le plan de lotissement original de 1874, bénéficient selon le nouveau plan (lot 197-140) d’une cour avant plus profonde, au prix de perdre la plupart de leur cour arrière. (Leurs hangars d’origine se retrouvent au milieu de l’emprise réservée à la rue Drolet, enfin acquise par la Ville en 1929 au terme d’une dispute prolongée[12].)

La nouvelle rue centrale est appelée Saint-Édouard en 1900, en l’honneur du copropriétaire Édouard D. Roy, alors l’un des conseillers municipaux du quartier Saint-Jean-Baptiste. Le conseil de ville change le nom en 1911 pour « Grand-Pré » – lieu important dans l’histoire de l’Acadie mais sans rapport avec le quartier.

De nouvelles maisons apparaissent dans cette rue en 1899, en commençant par la rangée adjacente aux maisons Lorge (4668–4698 de Grand-Pré). Ce sont huit duplex avec façades en pierre grise et des galeries en bois, particulièrement bien conservées. (Des maisons du même type se trouvent ailleurs sur le Plateau – par exemple, rue Resther au nord de Mont-Royal – sans avoir reçu la même qualité d’entretien.) Comme c’est souvent le cas pendant les années 1890 et 1900, une fausse mansarde ponctuée de fausses lucarnes décore leur étage supérieur; le toit, cependant, est plat, la norme de l’époque.

Le terrain triangulaire entre les maisons Lorge et la rue des Carrières (Gilford) reste vacant jusqu’en 1910, lorsque les quincaillers Denis & Frères y construisent un petit entrepôt et un ensemble triangulaire de logements. La publicité murale visible de la rue de Grand-Pré fait référence à un locataire, North End Welding & Radiators, présent dans les annuaires entre 1921 et 1923. Le Théâtre du Rideau-Vert acquiert la propriété triangulaire en 1966. Les bâtiments de 1910 sont démolis et reconstruits en 2015, en conservant leurs éléments architecturaux d’origine et même la publicité murale[13].

Selon un partage des lots en décembre 1903, c’est Léonidas Villeneuve qui devient seul propriétaire des maisons Lorge[14]. À la fin de la Première Guerre mondiale, la porte cochère est éliminée en faveur d’une nouvelle entrée indépendante pour le sous-sol[15] et une pièce avec une fenêtre au centre du rez-de-chaussée à la jonction des deux maisons jumelées. Les enfants et petits-enfants Villeneuve restent propriétaires (les maisons sont occupées par une succession de locataires) jusqu’en 1947, lorsque la propriété est vendue à Simone Duchesne. Des membres de la famille Duchesne avec d’autres locataires vivront dans les maisons jusqu’en 1963.

La maison avec la famille Duchesne en 1952 [copie tirée de l’album de Jean-Paul Lauzon]

Jusqu’au début des années 1970, les maisons sont divisées en quatre appartements; par la suite, le maximum sera trois. Le nouveau propriétaire en 1968 est artiste-peintre, tandis que celui de 1972 est Yvan Boulerice, photographe et éditeur, qui y aménagera les bureaux de sa maison d’édition pendant sa tenure (1972–1977). C’est vraisemblablement à ce moment que le revêtement de brique est peint en beige. (La peinture jaune actuelle date de 2012.)

Mai 1977, peinte en beige, avant la restauration de Jean-Paul Lauzon

En 1977, Jean-Paul Lauzon en devient copropriétaire, puis propriétaire seul de 1979 jusqu’en 2008. C’est lui qui a restauré le bâtiment – en partie par nécessité urgente, en partie à cause d’un programme de la Ville de Montréal (PIQA, Programme d’intervention dans les quartiers anciens) en 1982-83, mais surtout à cause de son attachement à ces maisons. L’étanchéité du toit est rétablie, les réparations effectuées. Un solarium allongeant l’espace habitable à l’arrière de quelques pieds (un ajout datant de la fin des années 1910, suite à la fermeture de la porte cochère) est restauré, tandis que les hangars qui déparaient l’arrière sont démolis en 1977. Pendant une dizaine d’années (1989–1998), Jean-Paul Lauzon et Bernard Autet y exploitent un gîte du passant de cinq chambres nommé La maison de Grand-Pré[16].

Depuis 2008, les propriétaires subséquentes ont continué à entretenir et à moderniser les maisons. La configuration actuelle regroupe trois logements, avec un mélange agréable d’éléments d’origine conservés et d’ajouts bien choisis. Après 150 ans, ayant retrouvé leur élégance initiale, les maisons Lorge sont en bonne forme pour l’avenir.

Salon de la maison de gauche, 2019, montrant le plafonnier pour éclairage à gaz [coll. Bernard Cooper]

Dans la foulée du plan d’urbanisme de 2004, elles sont désignées « témoin architectural significatif » par l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.


Recherche initiale : Marjolaine Poirier, Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, UQAM, 2020
Recherches supplémentaires, analyse et rédaction : Justin Bur, Mémoire du Mile End, 2024

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Remerciements : Jean-Paul Lauzon (documentation et discussion) et Bernard Cooper (visite des lieux et photos additionnelles).


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Articles de Rose-Aimée Automne T. Morin, La Presse


Notes

[1] Cornelius Lorge apparaît dans l’annuaire Mackay (futur Lovell) pour la première fois en 1852, profession : chapelier. Plus tard, les publicités pour l’entreprise de chapeaux indiqueront souvent « depuis 1852 ».

[2] Exemples de publicités : C. Lorge, chapelier parisien, La Minerve, 22 septembre 1863, p. 3; Lorge & cie, chapeliers parisiens, Le journal du dimanche [Montréal], 20 septembre 1884, p. 8. Si on regarde l’ensemble de ses publicités, toutefois, le mot « parisien » n’apparaît pas souvent.

[3] ANQ-M, CA601,S171,SS1,SSS2,D3-3-7 (le dossier contient en plus un plan de 1884). Merci à Marjolaine Poirier de l’avoir déniché.

[4] Voir résumé dans Yves Desjardins, Histoire du Mile End, p. 60-65.

[5] Au plus tard, au début du printemps 1875. Leur construction doit être postérieure au plan de lotissement du 11 mai 1874 et antérieure au début des baux du 1er mai 1875 (greffe du notaire J. A. O. Labadie, actes nos 126 et 128 du 28 avril 1875, ANQ-M CN601,S646).

[6] Deux exemples notables : l’Hôtel de ville de Montréal (Alexander Cowper Hutchison et Henri-Maurice Perrault, 1872–1878) et les maisons jumelles de Duncan McIntyre et Robert Brown, rue Dorchester (William Tutin Thomas, 1874–1876, mieux connues comme la maison Shaughnessy du Centre canadien d’architecture).

[7] Voir son entrée dans Robert G. Hill, Biographical Dictionary of Architects in Canada, http://dictionaryofarchitectsincanada.org/node/1436

[8] Bernard Vallée, « La Villa Pia : le château du Zouave », Bulletin de la Société d’histoire du Plateau Mont-Royal, vol 17 no 1, printemps 2022, p. 16-17.

[9] Dès l’année suivante, les adresses sont changées pour la rue Carrière, nouveau nom du chemin des Tanneries. Elles reviendront sur la rue transversale, devenue Saint-Édouard (actuelle de Grand-Pré), vers 1900.

[10] Les détails sont donnés dans le greffe du notaire Léonard-Ovide Hétu, acte no 13647 du 8 janvier 1897 (ANQ-M CN601,S468).

[11] « Subdivision d’une partie du lot numéro 197 du cadastre du Village incorporé de la Côte St Louis », en deux parties : le 25 juin 1897, subdivisions 197-1 à 197-17 (près de la rue Saint-Louis (Laurier)), déposé au Registre foncier le 8 juillet 1897; et le 29 juillet 1897, subdivisions 197-18 à 197-142 (le reste de la terre), déposé au Registre foncier le 11 août 1897. Les deux sont signés par J. Émile Vanier, arpenteur-géomètre provincial, et les trois copropriétaires J. O. Villeneuve, L. Villeneuve et Ed. Roy.

[12] « Villeneuve Estate Recovers $11,812 », The Gazette, 26 avril 1927, p. 5.

[13] Jacques Lachapelle, Recherche préalable à l’analyse de l’intérêt patrimonial du 351–361 rue Gilford, décembre 2010. Anciennement en ligne sur le site de la Ville de Montréal

[14] Pour l’histoire à partir de ce point, l’album de Jean-Paul Lauzon, L’histoire d’une maison : la maison de Grand-Pré (1997), donne beaucoup d’informations utiles. Nous remercions M. Lauzon de nous avoir permis de le consulter. Cet album est resté dans les mains des propriétaires subséquents des maisons.

[15] À partir de l’annuaire de 1913, les maisons sont divisées en trois appartements (2, 2a, 4); dès 1917, il y en a quatre (2, 2a, 4, 4a), ce qui suggère que l’espace de la porte cochère a été récupéré. Le plan d’assurance de 1920 montre la configuration à 4 adresses.

[16] Le gîte est inscrit dans les guides touristiques, et aura la chance d’être mentionné dans un article du New York Times donnant des suggestions de choses à faire à Montréal (“What’s Doing in Montreal”, 11 février 1990, section 5 (Travel), p. 10).

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