Visite historique et littéraire du Mile End


Nous sommes heureux d’annoncer qu’à la suite de nombreuses demandes, la visite historique et littéraire du Mile End est de retour. Un certain nombre de personnes l’avaient manquée, à la suite d’une erreur de la part du  journal Le Devoir qui avait indiqué une mauvaise heure.

Rendez-vous donc dimanche le 7 juin prochain, au parc Lahaie devant l’église Saint-Enfant-Jésus, à 11h. Une contribution volontaire sera demandée.

Voici un compte-rendu de la première visite :

Un parcours fascinant

Le 25 avril 2015, Mémoire du Mile End organisait, à la demande du Festival international de littérature Blue Metropolis / Metropolis bleu, un parcours historique et littéraire du Mile End. Environ 60 personnes ont emprunté les rues du quartier pour y découvrir les lieux et les thèmes qui ont inspiré et qui continuent d’inspirer de nombreux artistes montréalais. Le point de départ était le parc Lahaie, berceau du village de Saint-Louis du Mile End.

Justin Bur et Nathalie Tremblay, deux de nos guides pendant la visite, devant l'église Saint-Enfant-Jésus

Justin Bur, un de nos guides pendant la visite, devant l’église Saint-Enfant-Jésus.

Nous avons ensuite emprunté le boulevard Saint-Laurent, corridor historique de l’immigration au Canada. Ses bars et restaurants, les branchés et les luxueux comme les mal famés et les miteux, inspirent depuis longtemps cinéastes, écrivains et poètes. L’avenue Fairmount, entre Saint-Laurent et l’avenue du Parc, nous a permis de présenter l’époque où le quartier constituait le cœur de la vie juive montréalaise : le Mile End a toujours été, et est encore aujourd’hui, un quartier d’immigrations où s’entrecroisent et se superposent les cultures d’origine.

Joshua Wolfe, un autre guide, devant Wilensky.

Joshua Wolfe, un autre guide, devant Wilensky.

Arrivée ensuite rue Saint-Viateur, la rue sociale du quartier. Les histoires d’amour et les rencontres – prévues comme imprévues – qui s’y multiplient ont inspiré documentaire, films et livres. Toujours sur Saint-Viateur, l’église Saint-Michael représente sûrement le symbole le plus connu du quartier : de style néo-byzantin, d’abord paroisse irlandaise, maintenant fréquentée par des Italiens et des Polonais, elle incarne le métissage des cultures et des langues au cœur de l’identité milendoise. La rue Saint-Viateur et l’avenue du Parc, ce sont aussi leurs cafés – lieux de travail et sources d’inspirations de nombreux écrivains. Le carrefour de l’avenue du Parc, à la frontière d’Outremont, où se croisent Juifs hassidiques, Québécois anglophones comme francophones, immigrants anciens et récents, nous a entrainés vers le dernier arrêt : la bibliothèque Mordecai-Richler, quartier Mile End. Bibliothèque francophone située dans une ancienne église anglicane, elle porte maintenant le nom de l’écrivain le plus célèbre du quartier : un autre exemple de ces superpositions dont le Mile End a le secret !

Une de nos guides, Nathalie Tremblay, lit un extrait d'une oeuvre.

Une de nos guides, Nathalie Tremblay, lit un extrait d’une oeuvre.

D’autres activités dans le Mile End lors de Metropolis bleu

L’édition 2015 du Festival a suscité d’autres activités dans et sur le Mile End. La Fondation Metropolis bleu a permis à Patsy Van Roost de créer L’Innoncence des objets/The Innocence of Objects, une autre façon de découvrir les histoires remarquables de nos voisins1 Mentionnons aussi la très populaire visite guidée des rues de l’enfance et de l’adolescence de Mordecai Richler, par son biographe, Charles Foran.

Patsy Van Roost, pendant sa visite «L'innocence des objets» (Photo : Hélène Meunier).

Patsy Van Roost, pendant sa visite «L’innocence des objets» (Photo : Noémi Letu).

Visite des rues de Mordecai Richler par Charles Foran (photo : Justin Bur).

Visite des rues de l’enfance et de l’adolescence de Mordecai Richler par son biographe, Charles Foran (photo : Justin Bur).

Bibliographie de la Promenade historique et littéraire du Mile End.

Nous regroupons ici les œuvres utilisées dans l’ordre où elles furent mentionnées lors de la visite :

  • Robert Maltais, Le curé du Mile End, Québec Amérique (2009)
  • Pierre Flynn, Parc Lahaie, chanson de l’album «Sur la terre» (2015)
  • Mordecai Richler : Barney’s Version, Knopf Canada (1997); Le Monde de Barney, Albin Michel (2010); The Apprenticeship of Duddy Kravitz, Andre Deutsch (1959), réédition Penguin Modern Classics (2005); L’apprentissage de Duddy Kravitz, BQ (2006); St. Urbain’s Horseman, Knopf Canada (1966), réédition McClelland & Stewart (2001); Rue Saint-Urbain, BQ, 2001; The Street, McClelland & Stewart (1969), réédition 2002.2
  • Andrée Maillet, Nouvelles montréalaises, Librairie Beauchemin (1966)
  • Michel Tremblay, Des nouvelles d’Édouard, Leméac (1984)
  • Pierre-Marc Drouin, Mile End Stories, un roman, Québec-Amérique (2011)
  • Ted Kotcheff (réalisateur), The Apprenticeship of Duddy Kravitz, film (1974)
  • Michel Hellman, Mile End, Pow Pow (2011)
  • Mike Gutwillig, From the Heart, Prize Publications (1967); My Canada – Such a Mechiah, Prize Publications (1967)
  • Mordecai Richler, «St. Urbain Street Then and Now», dans Home Sweet Home: My Canadian Album, McClelland and Stewart (1984). Une entrevue à la télévision anglaise de Radio-Canada en septembre 1975 démontre son appréciation pour le Mile End.
  • A. M. Klein, The Second Scroll, McClelland & Stewart (1961), réédition University of Toronto Press (2001); Le second rouleau, Boréal (1990)
  • William Weintraub, «A Third Solitude», dans City unique : Montreal Days and Nights in the 1940s and ’50s, McClelland & Stewart (1996)
  • Pascal Henrard et Hélène Meunier, Madame Coquelicot, Éditions du Phoenix (2013)
  • Sherry Simon, «Diasporic Translation: Klein in Mile End», dans Translating Montreal: episodes in the life of a divided city, Sherry Simon, McGill-Queen’s University Press (2006)
  • Jean-François Lesage (réalisateur), Conte du Mile End/A Mile End Tale, documentaire (2013)
  • Maxime Giroux, Felix et Meira, film (2015)
  • Malka Zipora, Lekhaim ! Chroniques de la vie hassidique à Montréal, BQ (2006) (Traduction de Pierre Anctil.)
  • Sean Michaels, Us Conductors:  in which I seek the heart of Clara Rockmore, my one true love, finest theremin player the world will ever know, Random House Canada, (2014)
  • Myriam Beaudoin, Hadassa, Leméac (2006)
  • Nicolas Dickner, Nikolski, Alto (2005); Nikolski, Vintage Canada (2009)
  • Don Bell, «Saturday Night at the Bagel Factory», Weekend Magazine (19 avril 1969)
  • Monique Proulx, Les Aurores montréales, Boréal (1996); Ce qu’il reste de moi, Boréal (2015)
  • Abla Farhoud, Le sourire de la petite juive, VLB (2011)
  • Mordecai Richler, «Why I write», Shoveling trouble, McClelland & Stewart (1972); «Pourquoi j’écris», Survivre, etc, Anatolia, 2008.

 D’autres auteurs et œuvres inspirés par le Mile End – mise à jour mars 2021

Nous n’avons pu mentionner, au cours de cette trop courte visite, tous ceux et celles qui ont écrit sur, ou évoqué le quartier dans leur oeuvre. Voici quelques exemples :

  • Noah et Rae Bernamof, The Mile End Cookbook, Clarkson Potter Publishers (2012)
  • Justin Bur, Yves Desjardins, Jean-Claude Robert, Bernard Vallée et Joshua Wolfe, Dictionnaire historique du Plateau Mont-Royal, Écosociété (2017)
  • Jorge Camarotti, Chroniques du Mile End Chronicles, Cardinal (2017)
  • Bill Davis, The 80 Goes to Sparta, documentaire, ONF (1969)
  • Yves Desjardins, Histoire du Mile End, Septentrion (2017)
  • George Ellenbogen, A Stone in my Shoe. In Search of a Neighbourhood, Vehicule Press (2013)
  • Yannick-B. Gélinas, From Montreal, documentaire, Eurêka ! Productions (2010)
  • Jacques Giraldeau, Les fleurs, c’est pour Rosemont, documentaire, ONF (1969)
  • Pascal Girard, La collectionneuse, La pastèque (2014) ; Rebecca et Lucie mènent l’enquête, La Pastèque (2021)
  • Jacques Goldstyn, Les étoiles, La Pastèque (2019)
  • Adam Gollner, The Fruit Hunters: a story of nature, adventure, commerce and obsession, Anchor Canada (2009)
  • Taras Grescoe, Sacré Blues, MacFarlane, Walter & Ross (2000); VLB (2003)
  • Joseph Kadar, Lies my Father Told Me, film (1975) (Inspiré par une nouvelle du même titre publiée en 1949 par Ted Allan.)
  • Kaie Kellough, Accordéon, Arbeiter Ring Publishing (2016)
  • Albert Kish, Our Street Was Paved with Gold, documentaire, ONF (1973)
  • Irving Layton, Waiting For The Messiah, McClelland & Stewart (1985)
  • Sean Michaels, The Wagers, Penguin Random House Canada (2019)
  • Guillaume Morissette, New Tab, Véhicule Press (2014) ; Nouvel onglet, Boréal (2016)
  • Saleema Nawaz, Bone and Bread, House of Anasi (2013)
  • Francine Noël, Babel, prise deux ou nous avons tous découvert l’Amérique, VLB (1990)
  • Catherine Ocelot, La vie d’artiste, Mécanique générale (2018)
  • Heather O’Neil, The Lonely Hearts Hotel, Harper Collins (2017) ; Hôtel Lonely Hearts, Alto (2018)
  • Rafaël Ouellet, Gurov et Anna, film (2015)
  • Chantal Ringuet, À la découverte du Montréal yiddish, Fides (2011)
  • Sigal Samuel, The Mystics of Mile End, Freehand Books (2015)
  • Magali Sauves, 160 rue Saint-Viateur Ouest, Mémoire d’encrier (2018)
  • Gail Scott, Heroine, Coach House Press (1987); The Obituary, Coach House Press (2010)
  • Trifiatis Tassia, Judas, Leméac (2007)
  • Lise Tremblay, La danse juive, Leméac (1999); Mile End (version anglaise), Talonbooks (2002)

 

Notes:
1. Reportage sur le blogue de Noémi Letu : http://www.noemieletu.com/blog/2015/4/27/linnocence-des-objets
2. Les éditions du Boréal ont entrepris un travail de réédition des principales oeuvres de Richler, avec de nouvelles traductions qui reflètent mieux la réalité québécoise : http://blogue.editionsboreal.qc.ca/blog/2015/01/21/de-nouvelles-traductions-de-mordecai-richler-au-boreal/