Académie Saint-Georges


Académie Saint-Georges – L'action ouvrière, novembre 1914 [BAnQ]

Académie Saint-Georges – L’action ouvrière, novembre 1914 [BAnQ]

Au coin des rues Waverly et Bernard se dressait l’Académie Saint-Georges, l’école de filles de la paroisse Saint-Georges, construite en 1909. En janvier 1971, la Commission des écoles catholiques de Montréal achète l’école ainsi que l’église Saint-Georges et son presbytère et procède à leur démolition le même mois afin de construire une nouvelle école. Les terrains où se dressaient ces trois édifices de la paroisse Saint-Georges sont aujourd’hui occupés par l’actuelle école Lambert-Closse.

Il ne reste aucune trace de ces édifices. L’histoire de leur destruction est représentative des changements sociaux que connait le Québec dans les années 1960-1970 : la société québécoise se transforme en profondeur, elle repense ses liens à l’église catholique et l’éducation de ses enfants. Sur le site des institutions de la paroisse Saint-Georges est construite en 1971 une toute nouvelle école avec l’intérêt de l’enfant au centre de ses pratiques pédagogiques, l’école à aires ouvertes Lambert-Closse.


La paroisse Saint-Georges est érigée le 27 juin 1908 et confiée aux Religieux de Saint-Vincent de Paul. À la fin du mois de janvier 1909, la construction d’une chapelle-école, l’Académie Saint-Georges, est achevée à l’angle de l’avenue Bernard et de la rue Waverly. Les plans ont été confiés aux architectes Joseph Elgide Césaire Daoust et Louis Zéphirin Gauthier, qui s’étaient spécialisés dans la construction d’édifices religieux et scolaires. Ce spacieux édifice de brique comprend trois étages : une école au rez-de-chaussée, une chapelle au second étage et des chambres au troisième étage. C’est au troisième étage qu’est logé le curé de la paroisse. L’école est une école de filles et la chapelle accueille les offices de la paroisse jusqu’à l’érection de l’église Saint-Georges en 1913. La construction de cette première école sera suivie, en 1910, par celle d’une école de garçons, l’École Dollard (rebaptisée École Lambert-Closse en 1931) au 5941-5945 de la rue Saint-Urbain.

Le 8 août 1909, la congrégation des sœurs de Sainte-Anne se voit confier la direction de l’école. Les sœurs sont d’abord logées dans la maison qui a accueilli la première école de la paroisse entre 1908-1909 rue Saint-Urbain près de l’avenue Bernard – cette maison sera détruite ainsi que plusieurs maisons sur les rues Waverly et Saint-Urbain pour faire place à l’Église Saint-Georges et son presbytère. Les sœurs déménagent au troisième étage de la chapelle-école et y resteront jusqu’en 1968. Le 17 septembre1913, la chapelle subit un incendie.

En 1968, la première école Lambert-Closse rue Saint-Urbain est expropriée dans le cadre du projet de construction du viaduc Rosemont-Van Horne. L’Académie Saint-Georges dont les étages supérieurs ne répondent pas aux normes pour l’installation de nouvelles salles de classe ne peut accueillir les élèves déplacés. La Commission des écoles catholiques de Montréal procède à l’achat des terrains occupés par l’Académie Saint-Georges, l’église Saint-Georges et son presbytère. Ces bâtiments seront démolis et une toute nouvelle école construite.

Du 1er octobre 1969 au 30 septembre 1970, le troisième étage de l’Académie Saint-Georges héberge le bureau de l’Office d’habitation chargé du relogement des familles déplacées dans le cadre des expropriations des logements des rues Saint-Urbain et Clark pour la construction du viaduc Rosemont-Van Horne.

La nouvelle école construite en 1971, dont on avait initialement prévu qu’elle s’appellerait École Saint-Georges, est finalement baptisée École Lambert-Closse. Elle est construite par l’entreprise Aeterna Construction Limitée. La conception de ses plans a été confiée aux architectes Dufresnes et Dallaire, auxquels on doit d’autres écoles construites durant la même période. Il s’agit d’une école à aires ouvertes. Ce n’est pas seulement un nouvel édifice qui est construit ; ce sont les fondements pédagogiques qui sont repensés. Les années 1970 sont, en effet, l’époque de l’expérimentation de méthodes pédagogiques centrées sur l’intérêt de l’enfant.

Un dépliant conçu à l’attention des parents de l’École Lambert-Closse explique ainsi l’articulation entre la nouvelle conception de l’espace de l’école et l’approche pédagogique qui y est mise en œuvre :

À l’intérieur, l’école comprend six aires ouvertes d’enseignement équivalant à 18 locaux réguliers pour les 650 élèves de l’élémentaire, deux locaux autonomes pour les 70 enfants des classes maternelles, deux bibliothèques centrales situées aux deuxième et troisième étages, un gymnase double bien équipé qui peut se transformer en auditorium, une salle polyvalente pour la gymnastique rythmique et les arts plastiques, une clinique médicale et un local pour l’enseignement de la musique. […]

Dans l’école à aires ouvertes, on désire que l’enfant se sente chez lui, qu’il soit heureux et détendu. La discipline y est donc moins rigide. Pendant les heures de classe, l’élève jouit d’une certaine liberté de mouvements. On lui demande néanmoins de ne pas déranger le groupe, de ne pas courir ou encore d’obtenir une permission pour sortir de l’aire ouverte.

Si l’aire ouverte favorise l’auto-discipline chez l’élève, elle est également très propice à son épanouissement intellectuel.


Voir aussi

Église Saint-Georges
École Dollard

 

[Recherche et rédaction : Christine Richard]