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Appartements Pierrefonds, juillet 2016 [Christine Richard]
L’année 1910 marque le début de la construction d’immeubles à appartements sur l’avenue du Parc au nord de l’avenue Mont-Royal : Fairmount Court (5300-5308) ; les Appartements Valmont (5283-5285) et l’édifice Pierrefonds (294 rue Villeneuve Ouest et 4685 avenue du Parc) sont les premiers immeubles à appartements à être bâtis. Alors que l’avenue avait été initialement pensée pour être une rue de résidences unifamiliales, à partir des années 1910, l’immeuble à appartements devient le type d’habitation prédominant de l’avenue et en change la physionomie. Isabelle Huppé, chercheuse spécialiste de la construction des immeubles à appartements avant 1914 à Montréal, définit ainsi ce type d’habitation : l’immeuble à appartements est une « habitation urbaine, principalement, mais pas uniquement, de type locatif, construite avec l’intention de loger plusieurs familles, comprenant au moins deux étages, dont au moins trois appartements ont une entrée privée donnant sur un couloir, un vestibule, un escalier ou un ascenseur commun à l’intérieur et permettant aux locataires d’un appartement de mener une vie à l’écart des locataires des autres appartements de l’immeuble, en raison de la présence d’une cuisine et d’une salle de bains comprenant une toilette et une baignoire ou une douche[1]. » Les premiers immeubles à appartements apparaissent à Montréal à partir des années 1880. Il n’a pas été facile de faire accepter ce type d’habitation à Montréal. Le partage des entrées et des couloirs, selon l’Église catholique, créait, en effet, un risque de promiscuité : les maisons unifamiliales et les duplex ou triplex avec leurs logements aux entrées séparées semblaient plus sûrs pour la bonne morale. Mais à partir de 1910, la construction de ce type d’habitation s’intensifie. Il apparaît comme la bonne réponse à la densification de l’habitat et au coût élevé des terrains. L’avenue du Parc, en raison de son statut d’artère principale et des nombreux lots encore vacants, est une bonne candidate à ce type de développement.
En 1910, l’avenue du Parc est encore une rue de grande classe. Ses immeubles à appartements ne sont pas conçus pour une clientèle modeste. Ils hébergent essentiellement des membres de la bourgeoisie, souvent de petits ménages : des patrons, des cadres supérieurs et moyens, des rentiers, des couples sans enfants ou encore des célibataires. Les appartements offrent toutes les commodités d’une résidence bourgeoise mais sans le tracas et le coût de l’entretien d’une domesticité nombreuse.
[1] Isabelle Huppé, « Les premiers immeubles d’appartements de Montréal, 1880–1914. Un nouveau type d’habitation », Revue d’histoire urbaine, vol. 39, no 2, printemps 2011, p. 42.
Voir aussi
Appartements Fairmount Court
Appartements Valmont
[Recherche et rédaction : Christine Richard]