École Saint-Louis – Mémoire du Mile End

École Saint-Louis, carte postale, vers 1925 [BAnQ]

Le terrain situé sur l’avenue Fairmount à l’intersection de la rue Saint-Dominique, aujourd’hui occupé par les Habitations Émile-Nelligan, a abrité de 1879 jusqu’aux années 1980 la principale école pour garçons du Mile End. Le cinéaste Jean-Claude Lauzon est un de ceux qui l’ont fréquentée ; il l’évoque dans Léolo, le film considéré comme son chef d’œuvre.

L’école Saint-Louis ouvre ses portes en 1879, un an après la création du village de Saint-Louis du Mile End. Auparavant, les enfants fréquentaient une école située aux environs des actuelles rues Laurier et Saint-Denis. Les commissaires d’école du village en confient la responsabilité aux Clercs de Saint-Viateur, qui gèrent également l’Institution des sourds-muets situé à proximité. Le contrat est signé le 15 août 1879 aux termes suivants : « trois maîtres à 200 dollars par année ; comme directeur, l’un des trois recevra un boni de 100 dollars ; les commissaires fournissent les poêles et le chauffage de toute la maison, et donnent en outre dix dollars par année pour entretien et réparation. »

L’édifice qui abritera l’école est construit cette même année, rue Saint-Eugène (avenue Fairmount), à l’intersection de la rue Saint-Dominique sur des terres données par la famille Beaubien. Il sera agrandi à plusieurs reprises, en 1889, 1895 et en 1930. À partir de 1921, l’école offre le Cours supérieur, c’est-à-dire une 10e, 11e et 12e année. Après le transfert du Cours supérieur, en 1934, Saint-Louis redevient une école primaire. Les Clercs de Saint-Viateur la dirigeront jusqu’en 1965, année où elle passe sous une administration laïque.

D’abord située au 33-35 avenue Fairmount Est, du côté nord, l’école primaire déménage en 1969 dans un édifice neuf situé juste en face, côté sud, sur les anciens terrains des ateliers de l’Institution des sourds-muets. C’est aujourd’hui l’école secondaire Robert-Gravel. L’édifice original héberge alors, jusqu’en 1980, l’école secondaire Lionel-Groulx annexe, auparavant située au 1001, Sherbrooke Est. Le bâtiment est remplacé, en 1983, par l’Habitation Émile-Nelligan, un immeuble de logements de l’Office municipal d’habitation de Montréal destinés aux personnes âgées.

[Recherche et rédaction : Yves Desjardins]