![Gare du Mile End, carte postale, vers 1915 [BAnQ]](http://memoire.mile-end.qc.ca/wp-content/uploads/7246-600x379.jpg)
Gare du Mile End, carte postale, vers 1915 [BAnQ]
Le secteur industriel des deux côtés de la voie ferrée a pris naissance en 1895 à cause de la présence du chemin de fer et en est resté dépendant jusqu’aux années 1960. La cour ferroviaire Saint-Louis est établie au début du 20e siècle un peu à l’est de la gare; un dépôt de marchandises du Canadien Pacifique a continué à y fonctionner jusqu’à la fin des années 1970. Les trois-quarts de la cour ont servi à la construction de nouveaux édifices industriels dans les années 1960. (L’entrepôt situé au 77 Bernard Est est apparu à la même époque, en 1959-60.) Le dernier quart de la cour est depuis 2009 appelé le Champ des Possibles, un site naturel géré conjointement par les Amis du Champ des Possibles et l’Arrondissement du Plateau-Mont-Royal.
La construction du viaduc Rosemont–Van Horne a entrainé la démolition de la gare en 1970. Cela, suivi de l’abandon progressif des activités ferroviaires de desserte industrielle, a laissé le paysage actuel de la rue Bernard Est, plutôt difficile à déchiffrer. Quelques vestiges de la gare s’y trouvent encore : un pavage au sol en brique rouge, et la clôture typique du Canadien Pacifique le long de la rue Bernard.
En 2022, Mémoire du Mile End a produit un vidéo d’images de synthèse sur l’histoire de la gare et de ses environs.
Le chemin de fer Québec, Montréal, Ottawa et Occidental, reliant Hochelaga, Mile End, et Saint-Jérôme, est ouvert le 16 octobre 1876. Des prolongements de Sainte-Thérèse à Hull, puis de Saint-Martin (Laval) à Québec, sont ouverts dans les années suivantes. Le Canadien Pacifique en fait l’acquisition en 1882 (division ouest) et 1885 (division est).
![La gare du Mile End est enfin prête [publicité]](http://memoire.mile-end.qc.ca/wp-content/uploads/1877-04-11-station-ME-Minerve-p.-3-487x600.jpg)
La gare du Mile End est ouverte. La Minerve, 11 avril 1877 [BAnQ]
En 1910, l’architecte du Canadien Pacifique, Walter S. Painter, dresse les plans d’une nouvelle gare en brique, beaucoup plus grande que l’originale. Le nouvel édifice, ouvert au public le 11 mai 1911, est typique des gares de banlieue ou de petite ville du CP de cette époque. Elle ressemble à celle de Saint-Jérôme (1897, convertie en centre touristique) ou de Westmount (encore existante mais abandonnée) et, en plus petit, à celle de West Toronto (démolie 1982).

La gare du Mile End, vue du toit du Patro Le Prevost, rue Saint-Dominique, 1921. [Archives du Patro Le Prevost]
L’édifice au Mile End est louée pendant quatre décennies à une série d’entreprises qui y établissent des manufactures légères et entrepôts. Pendant un certain temps, le CP y maintient un bureau de marchandises. L’avant-dernier locataire, le grossiste de matériaux de planchers Congress Flooring, construit en 1960 un entrepôt d’acier préfabriqué du côté est de la gare au 77 rue Bernard Est. Le dernier locataire est Million Tapis et Tuiles dont le magasin se trouve juste à l’ouest. Enfin, les travaux préparatoires à la construction du viaduc routier Rosemont–Van Horne (ouvert en janvier 1972) offrent le prétexte pour démolir la vieille gare qui disparait en septembre 1970.
L’ensemble du site ferroviaire du Mile End (gare et partie restante de la cour Saint-Louis, appelée Champ des Possibles) est vendu à la Ville de Montréal en 2009. À la suite d’une consultation publique sur les abords de la voie ferrée menée par l’Arrondissement du Plateau-Mont-Royal et les Amis du Champ des possibles en 2015, le secteur sera consacré à des activités écologiques et récréatives.
En 2022, Mémoire du Mile End a produit une vidéo où nous faisons revivre virtuellement l’ancienne gare et ses environs.
[Recherche : Justin Bur et Yves Desjardins – Rédaction : Justin Bur]