École Dollard (Lambert-Closse)


École Dollard [Archives des Frères Maristes du Canada, IBE-X3154-750-042]

École Dollard [Archives des Frères Maristes du Canada, IBE-X3154-750-042]

Au 5941-5945 rue Saint-Urbain s’est dressée la première École Lambert-Closse de 1910 à la fin des années 1960. Jusqu’en 1931, elle s’est appelée École Dollard. Elle est démolie à la suite de son expropriation en 1968 par la ville de Montréal pour la construction du tunnel permettant le raccordement de la rue Clark à la rue Saint-Urbain sous les voies ferrées.


En 1910, la fabrique de la paroisse Saint-Georges, qui couvre un territoire compris entre la voie ferrée du Canadien Pacifique au nord, la rue Saint-Viateur au sud, la rue Hutchison à l’ouest et la rue Henri-Julien à l’est, ouvre une école de garçons, l’École Dollard. La paroisse possède déjà une école de filles, l’Académie Saint-Georges. On doit les plans de la nouvelle école aux architectes Joseph-Elgide-Césaire Daoust et Louis-Zéphirin Gauthier, qui s’étaient spécialisés dans la construction d’édifices religieux et scolaires. La fabrique leur a confié l’établissement des plans de tous les édifices de la paroisse : l’Académie Saint-Georges et sa chapelle (1909) à l’angle des rues Bernard et Waverly, l’église Saint-Georges (1913) à l’angle des rues Bernard et Saint-Urbain et l’édifice du patronage Jean-Léon Le Prevost (Patro Le Prévost, 1913), rue Saint-Dominique. Tous ces édifices ont aujourd’hui disparu.

Jusqu’en 1959, l’école est dirigée par les Frères Maristes, une congrégation originaire de France arrivée au Québec en 1885. Elle est baptisée École Dollard pour répondre au vœu de Monseigneur Paul Bruchési, archevêque de Montréal, qui avait souhaité voir la commission scolaire catholique de Montréal commémorer l’héroïsme dont aurait fait preuve Dollard des Ormeaux lors de la bataille de Long-Sault, en baptisant de son nom une de ses écoles. En 1931, l’école est renommée École Lambert-Closse par la Commission des écoles catholiques de Montréal.

L’École Dollard est ce que l’on appelle alors une école modèle d’instruction commerciale. Les effectifs de l’école croissent rapidement, à l’image de la croissance démographique que connait la paroisse Saint-Georges. À son ouverture, elle compte 120 élèves pour 3 classes et atteint 315 élèves en 1916 pour 8 classes. En 1918, l’école est agrandie : un étage est ajouté à l’aile nord, où se trouvent les logements des frères, pour accueillir une classe supplémentaire. En 1949, l’école perd le niveau complémentaire (7e et 8e années)

Les Frères Maristes entendent dispenser une éducation à la fois morale, intellectuelle et physique. L’école est, ainsi, dotée d’une chorale réputée, d’équipes de sport, dont une équipe de hockey (l’école installe une patinoire l’hiver) et de sociétés religieuses telles que la phalange des Enfants du Sanctuaire et les Cadets du Sacré Cœur.

Le 27 septembre 1968, l’édifice de l’école et le terrain qu’il occupe sont expropriés par la ville de Montréal afin de procéder au raccordement de la rue Clark, au nord de l’emprise des voies de la compagnie du chemin de fer Canadien Pacifique, à la rue Saint-Urbain, au sud de l’avenue Van Horne, raccordement qui s’inscrit dans le projet plus large de la construction du viaduc Rosemont–Van Horne. Une nouvelle école Lambert-Closse est construite sur les terrains de la fabrique occupés par l’Académie Saint-Georges et l’église Saint-Georges et son presbytère.


Voir aussi

Église Saint-Georges
Académie Saint-Georges

 

[Recherche et rédaction : Christine Richard et Justin Bur]