![École publique Fairmount, quartier Annex, vers 1915. [Musée McCord, MP-0000.870.1]](http://memoire.mile-end.qc.ca/wp-content/uploads/MP-0000.870.1-600x381.jpg)
École publique Fairmount, quartier Annex, vers 1915. [Musée McCord, MP-0000.870.1]
L’école Fairmount fut l’un des principaux lieux de la vie associative des résidants de l’Annexe, lorsque celle-ci était une banlieue de classe moyenne surtout anglo-protestante. Les congrégations méthodistes et presbytériennes y tiennent leurs services avant la construction de leurs églises et on y organise des rassemblements politiques. Mais après la première guerre mondiale, la communauté anglo-protestante déserte l’Annexe pour de nouvelles banlieues, telles Notre-Dame-de-Grâce et Outremont. Les immigrants juifs, massivement arrivés à Montréal au tournant du 20e siècle et en pleine ascension sociale, prennent la place.
La commission scolaire protestante est alors la seule à accepter les enfants juifs, qui deviennent très fortement majoritaires dans l’école du quartier. En dépit de cela, leurs parents n’ont droit à aucune représentation au sein de la commission scolaire et les enseignants d’origine juive se comptent sur les doigts de la main. Cette situation entraine la création d’écoles privées juives à proximité, tant radicales que religieuses. Les enfants y suivent des cours d’hébreu, de yiddish, d’histoire et de culture juive après l’enseignement régulier à l’école Fairmount.
Tout au long de la décennie 1950, la communauté juive quitte à son tour le Mile End. Cette situation entraine une baisse importante de la fréquentation de l’école, qui a accueilli jusqu’à 1 100 élèves. La Commission scolaire protestante met l’édifice en vente en juin 1960. Il abrite alors des manufactures diverses, tandis que le Collège français loue une partie des locaux à partir de 1963. Le Collège va acheter la totalité de l’édifice en mai 1966 et modifier la façade de l’avenue Fairmount.
[Recherche et rédaction : Yves Desjardins]