Identités plurielles et le « cas » du Mile End


Voici le texte de la communication donnée par Yves Desjardins, lors de la première rencontre Émile-Ollivier, organisée par l’Institut Jacques-Couture de la TELUQ. La rencontre, qui s’est tenue le 7 décembre 2017, avait comme thème «Le cas du Mile End ». Les textes de discours et présentations, ainsi que les vidéos de cette rencontre sont en ligne à cette adresse: https://www.teluq.ca/rencontres-emile-ollivier/

Introduction

Mon intention, lorsque j’ai entrepris la rédaction de l’Histoire du Mile End, il y a de cela plus de cinq ans, était double : d’abord présenter une synthèse des travaux récents sur ce quartier montréalais original, et ensuite témoigner des identités qui se tissent à l’échelle des bouts de rue et des relations de voisinage, aux interstices des « grandes » identités, ethniques, nationales ou encore religieuses. Dans ce dernier cas, il s’agit aussi en partie d’un récit personnel, puisque, comme je l’explique dans le prologue, ma famille a des racines dans le Mile End qui remontent à 1909.

 

La pertinence de la première motivation me semblait évidente : dans la foulée de la patrimonialisation du Plateau Mont-Royal, les études architecturales, géographiques, ou encore urbanistiques ont été nombreuses1. Mais les historiens me semblent avoir été singulièrement absents de ces travaux. Les dernières synthèses, soit Les villages du Plateau, publié en 1984, ou encore la Petite histoire du Plateau, publié en 1979, remontent à il y a plus de 30 ans2. Pourtant, ce sont ces ouvrages qui sont cités, comme sources historiques, même dans les études les plus récentes 3. Un livre publié cette année, celui de la géographe française Marie-Laure Poulot, Le long de la Main cosmopolite en illustre bien les conséquences4. Le chapitre sur le Mile End y prend la forme d’entrevues semi-dirigées avec ses résidants. L’un des enjeux soulevés est celui d’une supposée anglicisation croissante du quartier, dans la foulée de ce qui est qualifié d’« invasion des hipsters ». Ceux-ci proviennent surtout du Canada-anglais et seraient de plus en plus nombreux à habiter dans le quartier. Madame Poulot cite un couple franco-québécois récemment installé au Mile End. Ils affirment « avec certitude » que le ME devient de plus en plus anglophone. Par contre, la femme s’interroge : mais ce n’était pas comme ça avant, si on remonte plus loin dans le temps ? Après tout, Mile End, c’est un nom anglais ? On ne trouvera pas la réponse à ses questions dans le livre.

 

Probablement en raison de mes 34 années de détour par le journalisme, j’ai eu l’ambition de faire la chronique d’un quartier, c’est-à-dire de « raconter son histoire », tout en étant conscient du caractère sélectif de ce choix. L’approche choisie est donc forcément plus descriptive qu’analytique. Mon souhait, c’est que cette narration événementielle puisse alimenter de nouvelles recherches, plus spécialisées. Au moment où les sciences sociales interrogent le quartier comme un espace créateur d’identités, il me semblait important que l’histoire soit au rendez-vous : redécouvrir, comme dans un palimpseste, les traces enchevêtrées laissées par les communautés qui nous ont précédé constitue une clef pour rendre le présent plus intelligible.

 

Le Mile End est-il l’exemple même d’une « heureuse multiethnicité », pour reprendre le qualificatif du texte d’introduction de la première rencontre Émile-Ollivier ? Vaste question, à laquelle je n’ai pas la prétention de répondre. Je vous propose plutôt deux exemples, qui illustrent les enjeux de cohabitation entre des groupes ethniques vivant à proximité les uns des autres, à l’intérieur d’un espace urbain restreint et densément peuplé. Il s’agit d’abord de la campagne électorale municipale de 1934, qui se déroule en pleine grande Crise économique, et de la période, à partir du milieu des années 1980, où les médias qualifient unanimement le Mile End de « quartier multiethnique montréalais par excellence ».

Première partie : la cohabitation conflictuelle

En 1901, le Mile End est en pleine transformation. Village situé aux portes de la ville, sa population est très majoritairement d’origine canadienne-française et occupe un étroit corridor centré autour du boulevard Saint-Laurent et du noyau institutionnel formé par l’église Saint-Enfant-Jésus et le parc Lahaie (figure 1). Des milliers d’immigrants « de l’intérieur », ruraux venus notamment des Laurentides, débarquent à la gare du Mile End pour chercher du travail dans les manufactures, de plus en plus nombreuses à s’installer à proximité de la voie ferrée. Ils prennent la place des fermiers, des petits artisans et des journaliers des générations précédentes, souvent employés dans les carrières de pierre. Les fermes situées du côté ouest du boulevard Saint-Laurent viennent tout juste d’être loties : des promoteurs veulent y créer une banlieue destinée aux classes moyennes et supérieures, « Montreal Annex ». Sa population initiale sera surtout anglo-protestante.

Figure 1 – La population de Ville Saint-Louis en 1901. Les rectangles blancs correspondent à des lotissements qui n’ont pas encore été bâtis.

Montréal vit alors la plus forte poussée démographique de son histoire. Trente ans plus tard, en 1931, le Mile End est non seulement complètement urbanisé, mais la composition ethnique et sociale de sa population s’est profondément modifiée (figure 2). Lors de l’annexion par Montréal en 1910, il est renommé le district Laurier. Son cœur est une paroisse qui a une valeur identitaire particulièrement importante pour les Canadiens-français catholiques du secteur, Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, la « paroisse-mère » du Plateau Mont-Royal. Elle est dirigée, entre 1915 et 1930, par un personnage charismatique, Philippe Perrier, qui va faire de son presbytère non seulement un centre intellectuel du nationalisme canadien-français – Henri Bourassa y rencontre régulièrement les dirigeants de l’Action française – mais aussi un pôle social offrant une série de services aux résidants démunis de la paroisse : Goutte de lait, garderie populaire, etc. Ce caractère identitaire est renforcé par la présence d’une importante notabilité locale – avocats, journalistes, médecins, notaires – qui réside boulevard Saint-Joseph et avenue du Parc. La croissance du secteur manufacturier situé aux abords de la voie ferrée attire aussi une population ouvrière d’origine variée. La manufacture de vêtements Peck fait figure de pionnier : installée depuis 1904 coin Saint-Laurent et Saint-Viateur, elle emploie des tailleurs récemment immigrés, italiens et surtout juifs, tout comme des couturières canadiennes-françaises.

Figure 2 – Le district Laurier, qui a succédé à Ville Saint-Louis en 1910, est divisé en trois districts, lors d’une réforme en 1921 : Saint-Jean, au nord de la voie ferrée, englobe ce qui correspond aujourd’hui à la Petite-Italie et à la Petite-Patrie ; Saint-Michel comprend la partie du Mile End contemporain comprise entre la voie ferrée du CP et le nord de l’avenue Laurier ; finalement, Laurier, va du sud de cette avenue jusqu’à celle du Mont-Royal.

 

Deux hommes politiques incarnent cette période : Napoléon Turcot et Max Seigler. Le premier, couvreur, plombier et promoteur immobilier, est le dernier maire de Ville Saint-Louis au moment de l’annexion par Montréal. Il devient, de 1910 à 1930, échevin du district Laurier, en plus d’être le député provincial du secteur de 1912 à 1919. Pendant toutes les années de sa longue carrière politique, Turcot, qui continue à représenter Laurier, se présente comme « l’ami du peuple » et le « candidat ouvrier ». Sa popularité repose sur le patronage et sur un réseau de clientélisme qui bénéficie des contrats liés à l’urbanisation.

 

D’origine roumaine, Max Seigler est arrivé à Montréal âgé de deux ans. Courtier d’assurances et dirigeant communautaire très impliqué dans les dossiers de santé publique, il est représentatif de la nouvelle génération de Juifs ashkénazes, venus d’Europe de l’est au tournant du XXe siècle, qui grandit au Canada. Cette communauté, d’abord surtout implantée au sud de la rue Ontario, remonte le corridor du boulevard Saint-Laurent et s’installe dans les rues adjacentes tout au long des décennies 1910-1920. Du côté est du boulevard, il s’agit surtout d’une population ouvrière, qui côtoie les familles ouvrières canadiennes-françaises, et qui travaille majoritairement dans les manufactures de vêtement, alors l’une des plus importantes sources d’emplois à Montréal.  Du côté ouest du boulevard, une nouvelle classe moyenne juive, composée de marchands, d’entrepreneurs et de professionnels va prendre la place des Anglos-protestants de Montreal Annex. Ces derniers se déplacent vers de nouvelles banlieues, notamment Hampstead, NDG et Outremont, après la Première guerre mondiale. Entre 1920 et le milieu de la décennie 1950 environ, les membres de cette classe moyenne juive émergente et la « vieille » élite canadienne-française du boulevard Saint-Joseph vivront à quelques rues, sinon à quelques maisons, les uns des autres.

 

Au départ, Napoléon Turcot domine tellement la vie politique du quartier qu’à partir de 1918, il est réélu par acclamation. Ce n’est qu’en 1926 qu’il fait de nouveau face à un opposant et, cette fois, celui-ci est issu de la communauté juive. Il s’agit de Bernard Schwartz, propriétaire d’une agence de voyage. Turcot le défait en 1926 et en 1928, mais, pour y parvenir, il n’hésite pas à recourir à l’antisémitisme. Lors de la campagne électorale de 1928, pour écarter d’éventuels opposants canadiens-français, Turcot déclare :

« Voulez-vous un Juif pour représenter au conseil municipal la paroisse de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End et le quartier Laurier ? C’est le sort qui vous attend à moins que vous ne cessiez vos dissensions et que vous ne vous unissiez tous pour supporter un candidat canadien-français lors des prochaines élections municipales5

Nouveau venu en politique, mais dirigeant communautaire déjà bien connu, Max Seigler vaincra finalement Turcot lors des élections de 1930. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir utilisé les grands moyens pour l’empêcher : Turcot avait obtenu du Conseil législatif, l’année précédente, un redécoupage qui ajoute à son district 630 électeurs francophones vivant à l’est de la rue Saint-Denis. L’échevin du district ainsi amputé dira qu’il a fait ce sacrifice afin de « sauver Laurier de Jérusalem ». Les notables nationalistes attribuent la défaite de Napoléon Turcot à deux facteurs : ils accusent les Juifs, selon eux minoritaires dans le district, de recourir systématiquement à la fraude électorale, en usant de « télégraphes », et ils soutiennent que si l’on n’a pas réussi à « sauver Laurier de Jérusalem », c’est parce que, contrairement au vote juif, le vote canadien-français s’est divisé entre plusieurs candidats. Turcot est en effet hostile au maire Camillien Houde. Élu une première fois en 1928, ce dernier lui oppose un candidat canadien-français en 1930 et en 1932.

Le retrait de la vie politique de Napoléon Turcot, après son ultime défaite en 1932, offre donc l’occasion de refaire l’unité, autour d’un candidat dit « d’union nationale », le journaliste Omer Langlois. Le Patriote, un des journaux du chef néo-nazi Adrien Arcand, décrit ainsi l’assemblée d’investiture:

Jamais un choix n’a été plus unanime, jamais une entente plus complète n’a été réalisée. Rouges, bleus, fédérés, fascistes ont décidé d’ignorer complètement la couleur politique et de liguer ensemble leurs forces pour vaincre l’invasion juive ; tous les chefs du quartier se sont solennellement engagés à ne pas reconnaître un seul autre chrétien qui pourrait être amené, comme candidat, pour créer la division et faire le jeu du Juif. À la convention, huit noms furent proposés ; sept d’entre eux se retirèrent en faveur du huitième, M. Langlois […].
La lutte ne se fera que sur une question : redonner aux Canadiens chrétiens un siège que la trahison avait fait passer aux mains d’un Juif anti-chrétien6.

Figure 3 – Sélection de manchettes de journaux lors de la campagne électorale municipale de mars 1934.

La couverture médiatique de la campagne électorale municipale de 1934 est dominée par deux thèmes : la reconquête de la mairie par Camillien Houde, défait en 1932, et la lutte dans Laurier. Le Devoir donne le ton : « Les orateurs ont déclaré sans détour qu’il ne sera pas question de choses municipales dans la présente campagne dans le quartier Laurier ; il s’agit simplement de “sortir Seigler de l’hôtel de ville”, de battre un échevin juif qui représente un quartier où les Juifs ne sont qu’une minorité7.» Les manchettes des journaux témoignent de l’intensité de la bataille : « Chrétiens contre Juifs dans Laurier », « Une lutte qui sera des plus violentes », « Hebrew Tongue Topic of Protest ». On affirme même que le camp Seigler fera de nouveau appel à des « fiers-à-bras nègres », comme lors du scrutin de 1932, pour empêcher les électeurs canadiens-français de voter. Les partisans d’Omer Langlois font de la nouvelle clinique médicale municipale, qui a ouvert ses portes avenue du Mont-Royal coin Henri-Julien en 1933, le symbole de l’affront fait aux Canadiens-français : c’est qu’elle porte le nom de Clinique Seigler, ce qui est vu comme une usurpation. (Il était alors pratique courante de nommer du nom de l’échevin du quartier les nouveaux édifices publics. La Ville mettra fin à la pratique en 1941.) Les plaques de bronze portant le nom Seigler seront dérobées et les principales échauffourées, le jour du scrutin, se dérouleront devant la clinique.

Seigler est quand même réélu. Même si les deux camps s’accusent mutuellement de « soulever le cri de la race », il reste qu’à la différence de Langlois, qui fait exclusivement appel au vote canadien-français, Seigler a su s’appuyer, dès 1932, sur une coalition multiethnique. Les orateurs à ses assemblées s’expriment en anglais et en yiddish, mais aussi en français et en italien. Ses tracts électoraux sont publiés en yiddish – ce que Langlois dénonce comme une « injure » – mais aussi en anglais et en français. Max Seigler parle d’ailleurs couramment français et prononce des allocutions dans cette langue, ce qui est exceptionnel pour l’époque. Il n’hésite pas à faire valoir que la clinique dont il s’est fait le principal promoteur est ouverte à tous, sans distinction de langue, de race ou de religion. Et il précise que tout le personnel médical y est d’origine canadienne-française.

La comparaison avec le district voisin de Saint-Michel est instructive. Alors que les tensions dans le district Laurier captent toute l’attention des quotidiens montréalais, la campagne dans la partie nord du Mile End passe pratiquement inaperçue. Pourtant, ici, c’est la communauté juive qui est divisée, mettant à mal le mythe du bloc monolithique. (Les divergences entre les candidats juifs portent notamment sur l’attitude à adopter envers Camillien Houde.) La campagne démontre aussi qu’une autre dynamique que celle du « vote de race » a pu prévaloir pendant cette période trouble, marquée par la Grande crise économique. Car ce qui est frappant, c’est que tous les candidats, qu’ils soient Canadiens-français, Irlandais, ou Juifs, affirment qu’ils vont travailler pour l’ensemble des électeurs du quartier, sans égard aux « distinctions, de race, de classe, ou de croyance ».

Deux hypothèses peuvent expliquer cette différence marquée entre les deux districts du Mile End. Ils ont tous deux un caractère multiethnique, puisque la frontière n’est pas l’axe est-ouest du boulevard Saint-Laurent, mais plutôt celui nord-sud de l’avenue Laurier. Mais dans les rues du côté sud, situées entre les avenues Laurier et Mont-Royal, la coexistence se fait essentiellement entre deux communautés : les Juifs, qui – contrairement aux prétentions d’Omer Langlois – forment déjà une faible majorité et les Canadiens-français. De plus, une importante notabilité francophone vit dans ce district : il est intéressant de noter que la grande majorité des huit candidats à l’investiture, lors de l’assemblée pour désigner un candidat « d’unité nationale » résident boulevard Saint-Joseph. Et qu’ils sont tous, sauf un, avocats, médecins et notaires. Parmi les principaux organisateurs et partisans de Langlois, on retrouve notamment, outre les militants fascistes d’Adrien Arcand, des courtiers d’assurances et des journalistes, tel le futur historien Robert Rumilly.

Dans Saint-Michel par contre, trois communautés sont en présence et chacune représente, grosso modo, le tiers de la population du district (voir figure 2). Les Juifs d’abord, principalement situés dans l’ancienne Annexe anglo-protestante, entre la rue Saint-Urbain et la rue Hutchison ; les Irlandais-catholiques ensuite, regroupés autour de la paroisse St. Michael, entre la rue Saint-Viateur et la voie ferrée, et, finalement les Canadiens-français de la paroisse Saint-Georges concentrés du côté est du boulevard Saint-Laurent et cohabitant avec les Irlandais au nord de la rue Saint-Viateur. Un jeu d’alliances politiques entre les trois communautés est donc incontournable : l’échevin précédent du quartier, le capitaine de police retraité d’origine irlandaise Tom Holland, bénéficiait de l’appui du « St. Michael’s Hebrew Political Club ». Son successeur, Dave Rochon, va dominer la vie politique du quartier jusqu’aux années 1960. Dès sa première campagne, en 1934, il reçoit l’appui d’une partie substantielle de la communauté irlandaise ; son épouse en est d’ailleurs issue. À partir de 1936, il est également appuyé par les organisations juives du quartier et est réélu avec des majorités écrasantes. De plus, cette partie du Mile End a une composition sociale nettement plus populaire que dans Laurier : on n’y retrouve pas la même notabilité composée de membres des professions libérales. On peut donc penser que le discours antisémite articulé par les élites nationalistes traditionnelles, véhiculé notamment dans les pages du Devoir, n’y trouve pas le même écho.

La campagne électorale de 1934 se déroule pendant les années les plus noires de la Grande crise économique. Elle marque un paroxysme dans les tensions entre les deux principales communautés ethniques du Mile End d’alors. Il faudra attendre les manifestations autour du plébiscite sur la conscription de 1942 pour assister à un bref retour des affrontements de rue. Les bagarres devant la Clinique Seigler, le jour du scrutin, sont d’ailleurs loin d’avoir atteint l’ampleur de l’émeute antisémite « Christie Pits » survenue à Toronto en 19338. On peut donc se demander si les relations développées dans le cadre des rapports quotidiens de voisinage n’ont pas agi comme un puissant atténuateur des clichés et des stéréotypes produits par les discours idéologiques de la période. À tout le moins, les témoignages que m’ont laissé mon père et mes tantes – qui ont vécu au cœur du Mile End juif des années 1930-1950 – vont dans ce sens. De plus, lorsque Omer Langlois tente de nouveau sa chance, en 1936, il laissera de côté le discours antisémite. Il proclamera être candidat de « toutes les nationalités » et tiendra même une assemblée spécifiquement destinée à la communauté juive. Ce qui n’empêchera pas Max Seigler d’être réélu avec une majorité accrue.

Poursuivre vers la deuxième partie

Notes:
1. Quelques exemples : Alan Knight, « Le Plateau Mont-Royal, un projet, un exploit », Continuité,, no 66, 1995 ; Patri-Arch, Étude typomorphologique de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Ville de Montréal, 2003 ; Service de mise en valeur du territoire et du patrimoine, Évaluation du patrimoine urbain, arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Ville de Montréal, 2005.
2. Louiselle Courcy-Legros et Jocelyne Verret, Petite histoire du Plateau: le développement du quartier rattaché à son patrimoine bâti. Montréal, s.é., 1979. Michelle Benoit et Roger Gratton, Les villages du Plateau. Montréal, CIDEM-Communications, 1984. Également : Robert Lussier, Le Plateau Mont-Royal au 19e siècle, Comité logement Saint-Louis, 1984.
3. Pour un exemple, voir la bibliographie de l’article de Kenza Benali, « Le Plateau-Mont-Royal : figure-phare de la montréalité », dans Juan-Luis Klein et Richard Shearmur, dir., Montréal. La cité des cités, collection Géographie contemporaine, PUQ, 2017, p. 42-43.
4. Marie-Laure Poulot, Le long de la Main cosmopolite, collection Patrimoine urbain, Montréal, PUQ, 2017.
5. « M. Turcot offre de se retirer », La Patrie, 29 février 1928, p. 12.
6. « M. Langlois contre le Juif », Le Patriote, 15 mars 1934, p. 1.
7. « M. Omer Langlois dans Laurier », Le Devoir, 23 mars 1934, p. 8.
8. L’émeute est survenue à la suite d’un tournoi de balle-molle opposant une équipe juive et une équipe venue d’un quartier à prédominance anglo-saxonne. Elle éclata lorsque les partisans de l’équipe anglo-saxonne brandirent un drapeau arborant la swastika nazie ; des centaines de partisans des deux groupes accoururent et l’émeute, qui se répandit dans les rues environnantes, dura plus de six heures faisant des dizaines de blessés. Daniel Bitonti, « Remembering the Christie Pits Riots », The Globe and Mail, 9 août 2013. En ligne : https://www.theglobeandmail.com/news/toronto/remembering-the-christie-pits-riot/article13695461/